Je travaille principalement le textile et la couleur en explorant les potentiels tinctoriaux des végétaux, et en mettant en lumière les ressources naturelles et humaines qui m’entourent. Dans mes créations, je raconte des histoires de gestes, de plantes, de personnes, de couleurs.

Diplômée en design textile et en ingénierie de projets en économie sociale et solidaire, j’ai dessiné mon chemin d’apprentissage en allant à la rencontre de différentes approches de la création et du design. Je suis partie pendant un an autour du monde à la rencontre de designer.euse.s, artisan.e.s, créateur.ice.s, ayant des projets textiles à impact positif sur leur environnement très proche. Je cherchais des manières de faire de la création textile un outil pour l’inclusion sociale et le protection de la biodiversité.  Ce voyage a fait l’objet de reportages auto-édités, que l’on peut retrouver sous le nom de Tisseuses d’idées (https://www.tisseusesdidees.com)

En revenant, j’ai co-créé l’atelier Bouillons, avec Laura Conill, Louna Desvaux et Morgane Lozahic. J’ai ainsi pu ancrer et définir ma pratique en tant que designeuse : une pratique qui cherche à révéler le beau, raconter la poésie des choses invisibles, mettre en lumière ce qu’on ne regarde pas. En donnant à voir les pouvoirs colorants des « mauvaises herbes », en rendant hommage à des arbres qui vont être coupés, en révélant le pouvoir créatif des gens…

Pour cela, la teinture végétale me suis depuis le début et me permet autant l’expérimentation plastique sur textile, par le travail de la couleur et du motif, que le travail du processus créatif en lui-même.

La teinture naturelle est une technique artisanale passionnante qui ouvre mille et unes portes colorées. C’est un savoir-faire qui lie les recettes de sorcières aux expériences de chimiste, à la connaissance botanique, aux outils de cuisine...
Il y a dans cette technique plusieurs aspects que j’aime explorer et partager : d’abord, l’aspect de collecte de végétaux, avec l’exploration d’un territoire, l’utilisation de ressources locales et/ou de ressources-déchets du coin ; la notion de transformation qui fait intervenir quelque chose de presque magique, avec la décoction de plantes qui colore le tissu dans la casserole ; et l’imprévu, l’aléa que l’on apprend à accueillir lorsque l’on travaille avec le vivant.
J’aime développer toutes ces notions en créant des couleurs et des motifs sur des tissus récupérés et raconter des récits de plantes, de gestes, de personnes impliquées, de récupération de végétaux et de recettes magiques...